mardi 3 avril 2007

Un éternel débat

C'est en lisant ce billet chez Adam que m'est venu l'envie d'écrire sur mon rapport à la passion.

La première idée qui me vient à l'esprit est que, tout d'abord, je ne pense pas savoir écrire la passion, mais je sais l'avoir vécu. Là ou je partage sa vision, c'est que moi aussi, je veux la vivre de nouveau. C'est le modèle que je veux appliquer à ma vie sentimentale, mais je ne souhaite pas en faire autant dans tous les domaines.

En effet, c'est la seule partie de ma vie ou je sais ce qu'elle signifie et où elle me plaît. Ma nature n'est pas passionnée : je suis un raisonné. D'ailleurs, ce blog doit bien en donner la preuve. La seule classification de mes billets montre bien la franche domination des sens qui sont les moins impliquants : je suis plus contemplatif, qu'acteur. Je peux donc passer pour quelqu'un de froid, surement un peu mièvre, ou de qui ne sait pas se laisser emporté dans de véritables élans. Rien ne dépasse, pas un mot plus haut que l'autre. Et pourtant. Il est un domaine ou je me suis consummé, voir brulé les ailes. Je n'ai pas envie d'en faire le détail ici. Cela m'appartient et j'ai l'impression qu'écrire dessus me ferait l'analyser, le transformer en un sujet d'étude. Et ça, je m'y refuse. Je veux garder le souvenir tel qu'il est dans mon esprit : confus, mais fort.

Je suis donc bel et bien un raisonné qui pourtant arrive à perdre pied pour la passion amoureuse. Cela peut sembler étonnant, mais j'arrive à allier les deux faces que tout semble fondamentalement opposer. Même si cela a pu être destructeur. Cependant, cela n'est pas pour autant vécu comme un regret. Bien au contraire, elle est pour moi source de richesses.

Ces traits de caractères inspirent souvent de l'ennui à beaucoup, mais pour moi ce n'est pas le cas. En effet, cette dominante ne m'empêche pas d'avoir une curiosité et un intérêt sincère pour de nombreuses choses. D'ailleurs, je crois qu'associer raison et ennui est un postulat erroné. J'aime à découvrir,
à rencontrer, à apprendre tout ce qui m'est étranger, avec quelques appréhensions, mais j'essaye cependant de les dépasser. Tout cela n'est pour moi qu'une façon différente de vivre les évènements. Ce n'est pas parce que j'ai des réactions plus mesurées, que mes élans sont plus modestes, que pour autant je vis les choses tièdement ou moins intensément qu'un passionné. Je crois seulement que nous les exprimons de manières différentes.

En revanche, le domaine sentimental est désormais pour moi un lieu ou la passion est de mise. Peut être que cet opinion est lié à mon âge. Il se peut aussi que je change un jour d'idées et que la maturité me rende plus pragmatique. Mais j'avoue que pour l'instant, cela serait synonyme de résignation. Et je ne vois rien de plus terrible que ça.

En y réflechissant, cette dualité, je la connais depuis tout petit. J'étais un enfant très colérique (je sais, on ne dirai pas), très impulsif, voir téméraire. Les années ont pourtant presque totalement éteint cette partie de moi, qui n'est ressortie qu'à des occasions extrêmement rares. Les années, l'éducation, la timidité, la peur, les rencontres ont peut être enrobées ce caractère dans du coton. Mais je ne le regrete pas, je ne vis pas cela comme un manque ou une chappe de plomb qui ferait plier celui que je suis vraiment, profondément. D'ailleurs, je pense être devenu ce que je suis sans tricher ou dissimuler ma vraie nature. Je suis heureux tel que je suis, avec toute la tempérance qui peut me caractériser. D'ailleurs, elle est une chose qui m'est chère car j'aime souvent la façon dont elle me fait agir. Cependant, je sais que la passion est là, qu'elle est au fond de moi. Peut être en sommeil pour le moment, mais c'est là. Pret à se réveiller pour celui qui saura la déclencher, sans que je puisse d'ailleurs la contrôler. Mais je ne le redoute pas ; je ne le redoute plus.

3 commentaires:

AdaM a dit…

tu es plus mesuré que moi...pour le moment, il me faut de la démesure. ma vie prend un tournant ou le calme n'a pas sa place.

mais je conçois ton idée de la passion...peut être que moi aussi, je trouverais ce qui canalysera ce qui me consume lol

biz

Celui qu'il ... a dit…

- Adam : C'est tout le mal que je te souhaite !

Anonyme a dit…

Il y a toujours au moins un moment dans la vie ou l'on est en danger. Et c'est à cet instant précis que la raison s'efface derrière la passion.