jeudi 30 novembre 2006

"Esprit de groupe" power !

La faute à Fidel

Je suis allé voir ce film hier. C. était tentée par un cinoche et je me suis dit que c'était une bonne idée pour me sortir un peu de la routine que je ressens ces derniers jours. C'est pourquoi j'ai accepté (et puis C. est sympa, bien évidemment !). En revanche nous n'étions pas d'accord sur le film à voir. Elle était plus motivée par Borat, mais hier, ce film ne me faisait pas envie. J'ai donc réussi à la convaicre d'aller voir La faute à Fidel de Julie GAVRAS.

Ce film raconte l'histoire d'une famille bourgeoise parisienne composée d'un père avocat d'origine espagnole (Stefano ACCORSI), d'une mère pigiste dans des revues (Julie DEPARDIEU) et de leurs deux enfants, Anna (Nina KERVEL-BEY) et François (Benjamin FEUILLET) au début des années 70. Jusque là, rien de passionnant, mais le quotidien de cette famille BCBG va être peu à peu chamboulé par la prise de conscience politique des deux parents. [to be continued, ça va sonner] ... [back : où en étais-je ?] Ah oui, suite à un voyage au Chili, lors de la révolution de Salvador ALLENDE, les parents épousent les idées communistes et décident de vivre en adéquation avec leurs idéaux. Adieu le confort bourgeois ! Voici toute la p'tite famille qui emménage dans un petit appart' d'un quartier populaire. Le père organise alors des réunions politiques tandis que la mère milite pour l'avortement. Mais s'en est trop pour Anna qui, du haut de ses 8 ans, refuse de s'adapter à tous ces changements et d'épouser les nouvelles idées de ses parents. Le film est tourné selon le point de vue de cette dernière.

Il s'agît d'une très bonne surpise. Au-delà de l'histoire et des acteurs qui sont particulièrement justes, l'histoire retrace aussi celle d'une France des années 70 qui essaye de retrouver des repères suite aux bouleversements post "soixante-huitards". C'est toute une époque qui apparaît aux yeux des spectateurs. La réaction de ma voisine de ciné m'a particulièrement interpellé. Cette femme (pas C.), qui avait probablemant vécu cette période (contrairement à moi), réagissait de manière sensible à certains passages, montrant son enthousiasme ou son émotion. J'imagine aisément que ce film lui a fait remonter de nombreux souvenirs en mémoire, d'une période pleine d'espoirs. De grands thèmes de société sont abordés (avortement, religion), tout comme des idéaux politiques (communisme, conservatisme) ... mais c'est surtout la complexité du monde et ses contradictions qui s'offrent à la vue de cette petite fille. La réalisatrice, au travers de ses personnages et sans juger, nous replace bien dans ce qui est la
principale difficulté lorsque l'on grandit. Autant je n'ai pas acroché pour Libero, un film qui nous proposait aussi le point de vue d'un enfant (voir ici), mais là ... j'ai beaucoup aimé.

Aucun commentaire: