samedi 17 février 2007

Marcher, oui, mais dans quelle direction ?


J'ai pris une bien curieuse habitude ces derniers temps. Plutôt que de retrouver directement les personnes avec qui j'ai rendez-vous, ou lorsque j'ai à faire à Paris, et que le temps ne m'est pas compté ; je traverse le Marais à pied. Je me suis de nouveau livré à cette démarche cet après-midi. Mais pourquoi faire cela ?

Certes, la marche à pied est une activité saine et il est tout aussi agréable de déambuler dans les rues de Paris. La réponse que je peux apporter à cette question est double. La première idée est que ce quartier est souvent animé : tout ce monde me fait me sentir en vie, ou plutôt comme rattaché à l'humanité. Je suis là, comme ceux qui y font des courses, qui vont rejoindre des amis, leurs amants, ... Bref, je partage ce moment avec tout ceux qui y sont au même instant, pris dans nos individualités, nos vies, mais ensemble. Je suis une part de ce monde qui vit et s'agite autour de moi.
Mais je crois qu'au fond, mes attentes vont aussi bien au-delà. Je traverse les rues de ce quartier, je piétine ces trottoirs emplis d'espoir. M'arrêter sur un regard, déclencher une envie, n'importe quoi, mais qu'il se passe quelque chose.


Mais comment ne pas être déçu avec de telles attentes ? Combien de personnes entament une conversation simplement en se croisant dans la rue ? Il est inutile de répondre à ces question tant les réponses sont évidentes. Oui, je croise certains regards qui se posent sur moi, ou qui répondent aux miens. Mais au final, l'envie de la communication n'est pas suscitée. Alors pourquoi m'entêter, si ce n'est pour continuer à me miner.

Mais en y réflechissant, ne serait-ce pas pire de renoncer à cet espoir ? Parfois j'avoue souhaiter l'anesthésie de cette partie de moi qui attend. Certes,
cette sensibilité (appelons là comme ça) fait partie de celui que je suis, mais elle me rend aussi la vie difficile parfois. De ces espoirs naît la déception qui me pèse ces derniers temps. Elle me rappelle que quelques mois de célibat suffisent à me prouver que je me suis tromper. Je croyais que le fait de vivre cette homosexualité allait mettre fin à cette solitude déjà longuement éprouvée auparavant ... mais après quelques espoirs et tentatives, cette dernière repointe le bout de son nez comme une évidence, en me retournant le dédain que je lui avais envoyé.

Les moments passés avec mes amis sont précieux et vécus pleinement, mais ils ne suffisent plus à la faire taire. Pour preuve, dès le lendemain d'une soirée sympa, je ressents sa morsure, au point d'être même inquiet quant à l'idée de vacances sans réels projets. Il va falloir de nouveau dépenser beaucoup d'énergie afin de ne pas me laisser envahir par ce sentiment. Je vais surement encore arpenter les rues d'un certain quartier ...

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne comprends que trop ce que tu écris ... très juste et qui plus est si joliment écrit ...

Celui qu'il ... a dit…

Je doute que mon écriture soit jolie, mais je te remercie de ton commentaire. C'est rassurant de se dire que l'on est pas le seul à y croire. Et surtout bon courage à toi ...

Anonyme a dit…

De passage sur ton blog pour te remrcier d'être passé sur le mien; Et puis il y a cette r=errance que je partage avec toi en ce moment...courage, tu n'es pas seul!

Anonyme a dit…

Héhé, oui je vois bien l'état d'esprit aussi. Mais le pire, souvent, c'est que les rencontres les plus sympas, elles se font pas dans le Marais, où l'on a beau dire, les regards sont parfois assez aggressifs...
Et puis ça fait cliché, mais c'est tellement vrai... Le stand by, et ça fait pas forcément venir les gens... C'est quand on s'y attend le moins... Blabla, blaBLA!

Anonyme a dit…

La vie d'un homo à Paris n'est pas si facile que cela. Je comprends parfaitement le fait qu'au bout d'un moment, les amis ne suffisent plus même si je n'ai finalement jamais eu à chercher chaussure à mon pied. Mais les rencontres sont souvent le fruit du hasard, et tu ne trouveras certainement la personne que tu recherches hors du marais (même si en probabilité... ;) )

Anonyme a dit…

@ celui : la joliesse de l'écriture serait de la fioriture sans intérêt si le propos et l'âme traduite en mot ne semblaient pas jolis ...

Celui qu'il ... a dit…

- Ikare : l'intérêt du Marais, c'est que la question de la préférence se pose moins. Un mec qui te matte dans le Marais, il y a de fortes chances pour qu'il soit homo ... C'est une certaine facilité. Quant aux regards "agressifs", je me refuse à les voir, donc pas de soucis !

- Chondre & Ikare : Je vous remercie de vos coseils. La vie m'a dèjà donné cette leçon du "hazard". Mais je sais aussi que ce n'est pas en restant chez moi, que les rencontres se feront. Je cherche seulement à provoquer le destin (qui n'est qu'une somme de coincidences), à m'ouvrir à la vie plutôt qu'à m'en plaindre ;-)

- La fée : Monsieur est trop bon !

Anonyme a dit…

Pour ce qui est de Paris, et voir meme d'ailleurs, je pense que les gens snt trop sur la consomation et se disent que dans tous les cas ils trouveront certianement mieux...

Mais je pense que par la il oublies aussi qu'ils sont bien seul et finallement passe a coter de personnes vraiment interessante!

Je ne suis venu que peu de fois dans le marais depuis que je vien sur Paris, je n'ai pas forcement vu ni ressenti de regards, je n'en ai pas accorder non plus...

Il n'y a que la derniers fois ou je me suis rendu compte que chacun dans cette foule peut etre "vu" par un ou des autres...

Anonyme a dit…

bonsoir.
la démarche (en un seul mot) n'est pas plus mauvaise qu'une autre ni moins bonne. Le Marais reste le quartier où comme tu l'écris si bien on se sent vivre un peu plus avec les autres.
Et ce n'est pas rien. L'important c'est de tenter le dialogue. Les gens ne sont pas aussi hermétiques que ça. Ils sont les même que toi. C'est bien connu que nous sommes tous des clones dans le Marais ;o)
Ca c'est la théorie, pour la pratique, chacun fait comme il peut. Moi, je suis plus "commnunicant" (toujours en un seul mot) à l'étranger car je suis mono-langue, c'est mon point d'accroche.
Alors faut continuer les alternances entre les dîners avec les amis (surtout ne pas négliger la garde rapprochée) et marcher dans les rues, le nez au vent. :o)