mercredi 27 décembre 2006

Plan B

Au départ, cet après-midi, je devais retrouver A. pour visiter l'exposition RAUSCHENBERG au Centre Georges POMPIDOU. Cependant, face à la taille de la fille d'attente et aux températures hivernales, un plan B a été échaffaudé. Du coup, nous sommes allé au cinéma.

Short bus

On a mis un certain temps pour s'entendre sur le film que nous allions voir, car il y en avait peu que l'un ou l'autre n'avions pas vu. Nous nous sommes finalement mis d'accord sur Short bus de John Cameron MITCHELL.

Ce film est assez difficile à synthétiser. Il nous raconte l'histoire d'une sexologue ("non, conseillère conjugale") qui, en dépit de son couple stable et de toute sa bonne volonté, n'arrive pas à atteindre l'orgasme. Dès lors, sa recherche du nirvana charnel va lui faire rencontrer des personnes très différentes dont on va également suivre les histoires : un couple d'homos et une dominatrice. Le chemin de ces personnes se croisent au Shortbus, une sorte de repère de marginaux, de paumés haut-en-couleurs que la vie a malmené et de curieux decidés à élargir le cadre de leurs expériences. D'où le nom de l'établissement, qui désigne aux Etats-Unis les mini-bus qui emmènent les enfants défiscients dans les centres spécialisés, alors que les enfants dit "classiques" prennent place à bord du schoolbus.

Le film est interdit aux moins de 16 ans en raison de l'utilisation par le réalisateur de scènes très crues (du cul, du cul, du cul, ... désolé !). Ce n'est pas racoleur pour autant ; je pense même que la majorité d'entre elles sont justifiées pour comprendre les personnages et ce qu'ils vivent. Cependant, certaines sont superflues. Du coup, cela fini par ne plus produire l'effet escompté et l'on fini plus blasé, qu'interpellé. L'humain a pour défaut de s'habituer à tout, même à ce qui peut initialement le surprendre.
Sinon le film décrit avec une belle sensibilité et sans pousser le spectateur à juger les personnages. Et c'est là que réside
l'intérêt principal du film. Les histoires des 4 personnages se succèdent et les personnalités se dévoilent au fur et à mesure, en dépit de quelques longueurs tout de même. On découvre donc la vie et les failles de ces personnages qui les rendent alors attachants. Cependant, je trouve que le film reste trop mystérieux sur certains personnages et sur les raisons de leurs felures. Mais en y réflechissant, cela reflète aussi la complexité de l'être humain et des différentes façons d'appréhender la vie. Le sentiment final est donc positif.
L'année cinémathographique se termine donc sur un film chaud (sulfureux ne lui convient pas), plutôt agréable.

Après, je suis allé dans un café du Marais avec A. Nous avons, bien sûr, parlé du film, puis la discussion a dévié sur de multiples sujets de conversations durant plusieurs heures. J'aime bien la façon dont nous avons fait évoluer notre relation. J'arrive bien à lui parler, et il semble que la réciproque soit vraie (j'espère). Les masques sont tombés entre nous. On se livre tels que nous sommes. J'ai même l'impression que nous arrivons à communiquer plus facilement que lorsque nous étions ensemble. On se voit peu au final mais régulièrement, cependant, c'est un réel plaisir à chaque fois. Les relations humaines me fascinent.

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